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Il y a des noms qui, dans le monde des arts, indiquent
un point lumineux qu' aucun nuage ne peut obscurcir. Tel est le nom de
Théodorini. On dit Théodorini, comme on dit la Patti,
la Melba
etc.
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Cette célèbre artiste, qui a rempli de son
nom et de sa renommée l'ancien et le nouveau Continent, compte,
à juste titre, parmi les gloires les plus pures dont s'est enorgueillie
l'Italie, qui fut sa patrie d'élection.
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Née en Roumanie, depuis l'âge de six ans
elle commença ses études de musique et piano qui en firent,
en quelques années, une petite virtuose. A quatorze ans elle vient
à Milan, entra au Conservatoire où elle fut admise à
l'unanimité pour les classes de chant et de piano. A dix -sept ans,
elle débuta comme contralto dans une petite ville de province et,
quatre années après, elle triomphait, comme soprano dramatique,
à la Scala de Milan, dans le rôle de Valentine des Huguenots et
créait Herodiade de Massenet.
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Le maître, présent la sacré grande
actrice en lui offrant le manuscrit de son rôle avec cette dédicace:A
Helena Théodorini, complète et absolue admiration. "
Massenet",
Foyer de
la Scala. Engagée à Madrid pour trois ans à
des splendides conditions, elle y devient l'enfant gâté du
public et de la Cour qui ne cessèrent de lui témoigner la
plus grande admiration comme artiste et comme fem me du monde. C'est à
Madrid qu'elle créa Gioconde, Voici le télégramme
qui lui adressa, après la première représentation,
le maître compositeur de cet immortel chef-d'oeuvre.
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Ayant appris votre grand triomphe
dans "Gioconda", reconnaissant, je vous envoie mes vifs remerciements.
PONCHIELLI
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De Madrid elle passe à Lisbonne ou pendant trois
années, elle enchante le public portugais, qu'il la porte aux nues.
Ensuite, elle traverse l'Océan et va recueillir des lauriers entourés
de perles et diamants à Buenos Aires et Rio-Janeiro. De retour
en Italie, elle passe deux années à Rome, ou elle a créé
Chimène dans le Cid, dont la magistrale interprétation est
restée ineffaçable.
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A Vienne, la princesse de Metternich la choyait dans ses
salons et, au théâtre, l'applaudissait avec enthousiasme,
dans la Traviata et Lucrèce Borgia. Au Covent
Garden de Londres, en Russie, et partout elle a triomphé laissant
un souvenir inoubliable après son passage.
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Sa voix, étendue et souple a pu aborder les gens
les plus différents passant avec une remarquable facilité,
de Rosine du Barbier à Rigoletto, dont l'exécution, hérissée
de difficultés appartient plutôt au domaine de la chanteuse
légère, à l'interprétation large et tragique
de Norma, Méphistophélès, Navarraise, qui fut une
de ces dernières et merveilleuse création.
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Depuis cinq années, Mme Théodorini a quitté
la scène encore jeune et possédant toujours sa belle voix
chaude et puissante pour faire du professorat et surtout, dit-elle en souriant
: faire de belle voix. Elle possède tout les dons pour réussir
merveilleusement dans le but qu'elle se propose : science parfaite et longue
expérience de la voix très vaste culture musicale et un don
extraordinaire pour remettre à leur place les voix les plus dévoyées
et malades réputés presque inguérissables. A Milan, elle
a fait de véritables miracles, aux débuts d'une de ces
élèves,
à Rome S. E. Le Ministre de l'Instruction publique, M. Orlando
l'a chaudement félicitée en admirant l'art de son enseignement.
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Mme Théodorini n'est installée à
Paris que depuis cinq mois et déjà elle a présenté
deux de ces merveilleuses élèves qui l'ont suivie à
Paris pour terminer leurs études. Comoedia a déjà
fait leurs éloges. Le grand succès de Mlle
Brozia à l'Opéra de Rigoletto, et aussi un triomphe pour
l'éminent professeur qui lui a prodigué ses plus précieux
conseils. Voici son opinion sur la charmante artiste:
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L'avenir de Mlle
Brozia
est des plus brillants, elle
possède le feu sacré et les qualités de voix et de tempérament pour arriver à
être, sous peu de temps une étoile de première grandeur.
Je suis ravi de la faire travailler et de l'aider par mon expérience
à conquérir une gloire que son talent et sa grande passion
pour l'Art mérite.
Journal COMOEDIA, Paris le 31
mars 1908
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Les valeurs artistiques roumaines ont été
illustrées pour la première fois dans le concert universel
de l'art d'opéra en 1880 sur la scène de la Scala le soprano
Elena Teodorini, inoubliable artiste sans paire comme écrivait le
célèbre Enrico
Caruso. En 1908 la célèbre Elena Teodorini a fondé
à Paris, l'Académie lyrique Roumaine. Entre 1909 - 1924 elle
a enseigné à Rio
de Janiero, Buenos Aires, puis à Bucarest, en
1925.
La même année, Elena Teodorini, accompagnée par une
de ses élèves,Bidu
Sayao, a répondu
à l'invitation de La
Reine Marie de Roumanie, et a donné un spectacle de gala, ayant
pour invité d'honneur le futur Roi du Japon, Hirohito.
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Dotée d'une voix authentique de mezzo-soprano,
Elena Teodorini a chanté avec le même bonheur les tessitures
de soprano et a été considérée, par la suite,
la dernière grande cantatrice de XIX ème siècle,
particulièrement réputée dans Lucrèce Borgia,
Gioconda, Valentine.
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En 1996, Sir
Paul Getty a accepté d'être le Président d'honneur
de la l'Academie des Arts - Elena Teodorini
, siègeant à Londres.
Président exécutif
de
l'Academie des Arts - Elena Teodorini
Dr. Florin POPENTIU - VLÃDICESCU
e-mail:Fl.Popentiu@city.ac.uk
l'Academie des Arts -
Elena Teodorini